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1943 - TRAVAILLER PLUSAu
cours de l’été de cette année 1943 l’autorité « supérieure »
ordonna la suppression de tous repos hebdomadaire, en particulier dans la
culture. Tous les étrangers devaient être astreints au travail les sept jours
de la semaine. En principe, il ne nous était donc plus possible de se
rencontrer avec les camarades des « Kommandos » voisins. Mais
personnellement, je n’eu pas à souffrir de cette mesure. Mon
patron était en effet un protestant très pratiquant (c’est lui qui recevait
chaque dimanche le pasteur à Jacobhagen,
hébergeait son cheval pendant le service, et c’est encore à lui que le
pasteur confiait la garde des objets sacrés enlevés à la fin de chaque
office. Aussi,
mon patron, après m’avoir mis au courant de cette mesure ajouta-t-il aussitôt
que, chez lui, il n’était pas question de travailler le dimanche, mais
qu’il désirait que personne ne puisse lui en faire la remarque. Il me pria
donc d’éviter de me promener dans le voisinage les dimanches après-midi. Ce
que je lui promis de faire, bien sûr … Mais en réalité je ne changeais rien
à mes habitudes, car Konstantinopel était entouré de vastes forêts dans
lesquelles je disparaissais pour ne réapparaître qu’en vue des baraques de
prisonniers des villages voisins. Un inconvénient cependant, je ne pouvais bien
entendu rencontrer que des gens malades que le toubib avait dispensés de
travail. L’année
1943 s’acheva donc avec un moral assez bas, au cours d’un hiver des plus
rudes que j’ai passé en Poméranie (température minimale moins vingt-huit,
voire moins trente certaines nuits). Cette rigueur hivernale nous réchauffait
cependant le cœur, car « certains », sur le front russe, étaient
à cet égard encore mieux servis que nous ! |