EN
SOUVENIR
DE MES AMIS
Paul
Hébert
et
Henri Bouche
Ce texte
a été offert à l'auteur par ses deux amis, Henri Bouche se chargeant du
dessin.
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Le
jeu de tarots
Fantaisie en vers de Paul Hébert composée au Kommando
Quel
est ce jeux fameux
Dont le nom nous évoque
Le bohémien pouilleux
Et sa femelle en loques
Qui vont de ville en ville
Sans but à l’aventure
Parodiant la Sybile
Dire la bonne aventure
C’est le jeu de
tarots
Mais retenez le bien
De vieux tarots français
Non pas les égyptiens
Afin de bien jouer
Sans commettre d’erreur
A Gabriel Regnier
Le savant professeur
J’ai été demander
Un jour, une leçon.
Après s’être inquiété
Si j’avais du pognon
Il me dit « Premièrement
Il faut que je t’explique
Du jeu le règlement
Et les termes techniques »
Et je dus écouter
Pendant une heure au moins
Des choses très compliquées
Que je ne comprenais point.
Les mots pleuvaient sur moi ainsi qu’une
avalanche
La Dame, le Valet et les Dix de Blanche
Le Roi, l’Excuse, la Pousse, le Chien,
le Vingt et Un
Mais ce flot de paroles s’est arrêté enfin
« Redis moi maintenant
Ce que tus as compris
Répète en un instant
Ce que je t’ai appris »
« J’ai appris … qu’une mouche
ayant piqué le chien
Le Roi lâchant sa prise, Pousse sa Dame
dans un coin
Alors le Cavalier fuyant avec le Petit
N’a pu le mener au bout et c’est tant pis
pour lui »
Mon digne professeur levant les bras
au ciel
S’écriait « Quel malheur !
D’entendre un âne pareil
Il n’y a rien compris
Il a la tête dure…
Je vais jouer avec lui
Je gagnerai à coup sûr »
A
la table bien à l’aise
Quatre sont installés.
Les dix autres, sur deux chaises
Dans un coin relégués…
… Le Jeu peut commencer.
Les cartes sont données.
J’en ai un gros paquet
Les deux mains occupées
Il en est de jolies
Charmants petits tableaux
Dont la douce imagerie
Encadre un numéro
Et j’ai le souvenir de ces vieilles images
Que ma mère me donnait lorsque j’étais très sage…
… Mais je suis détourné
De ces pensées aimables
Par un coup de poing donné
Violemment sur la table
« Joue » - « regarde Gabriel,
Vois ces jeunes femmes si belles,
Ces seigneurs vénitiens
En leurs plus beaux atours,
Ces chasseurs et leurs chiens,
Ces masques de velours.
Il répond impassible :
« Es tu devenu fou
D’une manière trop visible
Tu fais voir tes atouts.
A présent, c’est à toi
Il te faut jouer une carte et attention cette fois
Ou tu te feras battre »
Son index me désigne,
Je suis sous son regard.
Alors je me résigne,
J’en jette une au hasard.
La carte sur la table
Voici qu’une explosion
En un bruit formidable
Fait trembler la maison
Le Professeur fulmine
Il n’en fait pas mystère
Et l’on voit à sa mine
Qu’il est très en colère.
« Qu’a tu fait, malheureux
Tu mets un petit carreau
Quand tu sais qu’il est mieux
D’en poser un plus gros
Pour bien jouer aux tarots »
Il faut avoir la science
Cette science te fait défaut
J’en paie les conséquences
Ne sais tu pas bandit,
Qu’en ayant ainsi joué
Tu me forceras aussi,
Egalement, à payer !!!
Mais
la chance est tournée
Voici maintenant qu’il gagne
Je vide mon porte-monnaie
Qui donne toute mon épargne
Avec un bon sourire
Il me dit « c’est étrange
Je vois avec plaisir
Que tu joues comme un ange »
Lien
:
Anovi
- Poème d’un anonyme du Stalag VIIIC
Site sur
la deuxième guerre mondiale
www.guerre-mondiale.org/Documents/vous.htm
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