MEMOIRES DU MATRICULE 53177
Prisonnier de guerre au Stalag 2D à Stargard (Poméranie)
1940 - 1945

                                          

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La Libération approche
1945
Les russes approchent
1945
Sur le chemin du retour
1945
Une brouette providentielle
1945
Sur la route
1945
La déroute
1945
Les russes arrivent
1945
Libre mais loin
1945
Les américains
1945
Le train de la liberté
19 Ko
Trajet retour
Carte 48 Ko
Les tarots
Monnaie de camp
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1943 - PETITE REVANCHE

 

Chaque fois que nous avions l’occasion, nous ne manquions pas de mortifier l’Allemand en lui faisant comprendre que le Français pouvait encore, dans une certaine mesure, jouir de l’existence alors que lui, Allemand, n’était bon qu’à subir des privations de plus en plus nombreuses et affligeantes.

Un certain jour, en pleine moisson, l’occasion se présenta qui me permit ainsi d’atteindre les deux nièces du patron au plus profond de leurs sentiments pro-nazi. J’avais reçu, il y avait deux ou trois jours, treize montres bracelets de la maison Sarda de Besançon. En attendant le prochain dimanche pour procéder à leur répartition par tirage, toutes ces montres étaient déposées dans la chambre du Polonais travaillant avec moi chez Staugue (chambre dans laquelle j’avais également quelques affaires, mises ainsi à l’abri du regard indiscret de l’adjudant de contrôle).

Tout en déchargeant les voitures de gerbes, nous parlions, les deux nièces et moi, de la guerre et de ses conséquences en particulier. J’orientais la conversation sur les montres-bracelets… qu’elles ne manqueraient certainement pas d’avoir à leurs poignets si elles étaient Françaises ! Les prisonniers français eux-mêmes n’en avaient-ils pas des collections susceptibles de leur permettre de changer de modèle chaque semaine ? Par exemple, leur dis-je, moi-même en possède une bonne douzaine que je néglige de porter ! Pour être cru, il me fut facile, entre deux voitures, d’en apporter la preuve tangible ! Voyant toutes ces montres, elles n’en voulurent croire leurs yeux… et je dû en prélever quelques unes au hasard pour leur démontrer qu’il s’agissait bien de montres en bon état de marche ! Le lendemain cette révélation avait fait le tour du pays, en provoquant les commentaires que l’on conçoit !

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